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Christophe Pouthier nous répond !

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13 octobre 2015

Christophe Pouthier – Responsable des rédactions Berger-Levrault – Directeur de l’Activité Ouvrages et Contenus – Directeur de la rédaction Connexité

POUTHIER

 

Peut-on tout mesurer ?

Une interprétation de l’épisode de la Tour de Babel permettra d’illustrer la réponse. En des temps anciens, l’humanité avait élaboré une langue unique qui lui permettait d’entrevoir la porte du ciel (babel signifiant « porte du ciel »). Cette langue avait pour nom : mathématique, la langue de la science et de la mesure. Le Ciel décida alors de redéfinir les règles du jeu : il multiplia les langues et interdit ipso facto l’accès à sa porte. Il créa simultanément de la diversité, des espaces où viendront se loger des idées, des philosophies, des conceptions différentes et complémentaires de l’univers et de la vie, des représentations non pas scientifiques mais culturelles.

La mesure ressortit au domaine de la science de manière générale. Si la science progresse inexorablement, imaginer qu’elle puisse tout envahir signifie qu’elle envahirait également le monde des idées et de la culture, qu’elle permettrait de mesurer et d’anticiper l’avenir. Nous entrons dans le domaine de la science-fiction…

 

Quel est votre instrument de mesure préféré ?

Celui de Protagoras : « L’homme est la mesure de toutes choses ; telles les choses me paraissent, telles elles sont pour moi ; telles elles te paraissent, telles elles sont pour toi. » C’est l’homme qui le premier (le dernier ?) manifeste sa volonté de se mesurer à son environnement et à son destin. Adam et Ève goûtent au fruit de l’arbre et de la connaissance ; il leur en coûte de renoncer à l’utopie, le Paradis terrestre, et de prendre en charge leur environnement et leur destin. La science, les sociétés sont des créations de l’homme. Charge à lui de toujours savoir en prendre la mesure, de les conduire avec mesure.

 

Pouvez-vous donner un chiffre qui vous caractérise (et l’expliquer) ?

2016, soit un chiffre qui augmente d’une unité tous les premiers janvier. C’est un chiffre qui représente l’incertain à portée de main, celui qui mobilise notre attention et nos facultés au quotidien. Prendre en charge son destin suppose et exige de le construire et de l’animer envers et contre tout. C’est un chiffre qui simultanément représente le non mesurable puisque le non connu

 

Sept 2015.


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